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Documentez la pandémie

Témoignages Comment gardez-vous le contact?

Question diffusée du 14 au 21 mai 2020

Avec le confinement qui persiste, rester connecté est devenu un impératif. Cette semaine, on veut savoir comment vous maintenez le lien avec votre famille, vos amis et vos collègues. Des jasettes sur le balcon? Une promenade à deux mètres de distance? Un 5 à 7 virtuel?


Témoignage de Julie

40 ans, Grondines

Le jeudi soir, j’avais toujours ma pratique d’harmonie. Ensuite, on allait finir ça au resto, ça me faisait du bien, ces rencontres-là. Pendant le confinement, je me suis rendue compte que je m’ennuyais beaucoup de ma gang de musiciens du resto. J’ai donc envoyé une invitation Zoom pour eux un jeudi soir!

Nous étions une dizaine à jaser et ça nous a fait un bien fou.

Le jeudi suivant, on l’a refait à la demande générale, et c’est devenu une tradition! Même en ayant quelques personnes qui sont retournées travailler, nous ne pouvons toujours pas nous réunir pour jaser au resto ou jouer de la musique ensemble, alors nous continuons de nous voir sur Zoom les jeudis soir, parfois on joue à « catégories » ou au jeu du dictionnaire, on se raconte notre quotidien et ça fait du bien!


Témoignage d'Alex

Montréal, 29 ans

Il y a contact et contact: avec la famille en France, on se voit et on se parle sur Skype et on se raconte notre confinement: le masque, le gel, l’attestation pour sortir (eux), le masque, le gel, la solitude dans la maison –il n’y a plus personne, ils ont tous couru se confiner au fond des bois– et le bénévolat (moi). Avec les amis, téléphone et ordi. On dirait que presque tout le monde est parti et que je suis resté tout seul. Dans ma rue, il n’y a pas un chat, et en ville, on fait la queue devant les magasins. Et puis, il y a les gens âgés pour qui je livre les achats d’épicerie, les seules personnes en fait qui m’adressent la parole directement en ce moment.

Heureusement qu’il y a le bénévolat pour me sortir du virtuel: enfin je vois du monde, même si c’est 5 minutes: «Bonjour mon gars, merci et au revoir».

Je ne m’étais jamais rendu compte à quel point les gens dans la rue étaient une présence positive. Vivement que ça soit fini, je me ferai un vrai bain de foule (à 2 m de distance, pas d’inquiétude)!


Témoignage de Sylvie

60 ans, Blainville

On fait surtout des appels vidéo, je raconte des histoires à mes petits-enfants.

Ils choisissent leur histoire lors de notre appel, et aussi, j’utilise les activités de Messenger pour jouer avec eux. Une ou deux fois par semaine, on invite amis et/ou famille aussi en vidéo pour l’apéro. Brunch familial en vidéo. Samedi soir, on soupe en compagnie d’un couple en appel vidéo. Marche chaque jour avec beau-frère et belle-sœur (avec distanciation). J’ai offert un cellulaire à mes parents de 85 ans. J’y ai installé les applications pour faire des appels vidéo. Mon papa a ainsi pu voir toute la famille pour sa fête. Ils ont aussi pu voir notre petite-fille née le 9 mai, en pleine pandémie. Nous aussi, comme grands-parents, on peut la voir évoluer. C’est ce qui est le plus difficile, être privé de prendre et d’embrasser nos petits-enfants et nos proches. Surtout un nouveau-né qui change si rapidement.


Témoignage de Karine

41 ans, Québec

5@7 virtuel avec les amis avec Messenger! Téléphone pour maman! Vidéo Messenger avec les filles de ma sœur. Vidéo Messenger, Teams et Zoom avec collègues de travail. Teams et Zoom pour les réunions de travail, je suis professeure au cégep. Ce weekend, on a essayé un premier 5@7 en présentiel avec des amis, sur les Plaines!

On était 7, à plus de deux mètres de distance les uns des autres, chacun son pain, chacun son fromage, pas de partage!


Témoignage de Didier

33 ans, Québec

Chaque semaine, ma mère prépare un petit spectacle extérieur d’une dizaine de minutes pour ma fille.

Tous les dimanches, lorsque le souper est terminé, ma fille, ma copine et moi nous installons devant la fenêtre du salon et nous assistons au spectacle de l’autre côté de la vitre. Ainsi, ma mère peut continuer de tisser des liens forts avec sa petite-fille, malgré les restrictions sanitaires.


Témoignage d'Érik

27 ans, Saguenay

Ma grand-mère est tombée malade et est aux soins paliatifs, alors elle et mon grand-père ce sont enfin retrouvés, après des mois séparés parce que grand-papa est sur la curatelle pour un trouble de désorientation. Alors, j’ai eu la chance de contourner les règles de la pandémie et de revoir ma famille et ma grand-mère avant la fin.

C’est tellement précieux de mourir avec les gens qu’on aime.

Moment triste et touchant… elle n’est pas contaminée et nous non plus, mais je sens que la pauvre est épuisée. Une si bonne grand-mère, une femme en avance sur son époque… là pour ses enfants. Elle s’est occupée de mon père malade. Je suis infiniment triste pour tous ces gens qui meurent seuls dans les CHSLD.


Crédits photo : Marc-Antoine Hallé – Icône


Témoignage de Joanie

31 ans, Québec

Je ne pensais jamais autant me servir de Zoom, Skype, Messenger et compagnie! Je ne suis pas fan des appels téléphoniques, et je suis bien contente d’avoir ces alternatives qui me permettent de parler à mes proches tout en les voyant. 🙂

Je crois que je n’ai jamais autant vu ma famille!

Les bières de balcon sont également un must, de même que les marches à 2 m de distance. Je marche avec ma soeur jusqu’à son travail, en maintenant une distance raisonnable. J’ai hâte de la prendre dans mes bras, mais je suis contente d’être en 2020 et de pouvoir m’organiser d’une autre manière pour maintenir le contact!


Témoignage de Nassima

41 ans, Québec

Par un bel après-midi de mai, la tentation était trop grande! Alors, la Promenade Champlain était le lieu idéal pour que trois copines se retrouvent enfin. Un beau sourire aux lèvres compense les becs et les câlins. Une petite marche en triangle, ça vous dit?

Il y avait la file indienne, aujourd’hui, nous avons la marche “covidienne”: une sorte de ballet où les danseurs ne se touchent pas, avancent à bonne distance, font des pas de côté pour laisser la place à d’autres marcheurs, mais toujours avec le sourire!

On essaie de se trouver un rythme, une posture, et puis hop, au bout de quelques mètres, on a pris le coup et nous voilà parties pour une bonne trotte, d’un côté le fleuve tranquille et indifférent et de l’autre les hautes falaises où parfois on aperçoit de drôles de choses (les filles sauront de quoi je parle…). Et puis, on revient à notre point de départ, et hop, le trio change de sens. On s’arrête, on se trouve un coin sur les quais et on reforme notre triangle, sauf qu’il semble invisible, puisque les gens passent à travers… En même temps, il serait difficile de traîner un cône orange, non! Peu importe, la jasette nous reprend, et on profite d’un bon soleil avec quelques gâteries. C’est déjà le temps de se dire au revoir, mais on pense aussitôt à la prochaine sortie où on pourra cette fois-ci casser la croûte ensemble, mais toujours à distance… Sauf que cette distance n’est pas synonyme de vide. Il nous faut la remplir chaque jour de bienveillance et de gentillesse envers nos amis, nos familles et des inconnus aussi. Ce fut un bel après-midi! Isa, Marie-Isabelle et moi, on se reverra.


Témoignage de Daniela

16 ans, Montréal

Étant donné que ma génération est née dans le confort de l’Internet, on ne réalise pas tout le temps à quel point on est chanceux d’y avoir accès. Avant la quarantaine, texter quelqu’un était aussi simple que dire bonjour et à cause de cela, je sortais rarement.

Lorsque le droit de sortir de chez soi est devenu un privilège, il m’est devenu difficile de garder contact avec qui que ce soit à cause du fait que je n’ai pas accès au wifi où j’habite.

Bien sûr, je peux utiliser un téléphone fixe, mais il faudrait déjà avoir le numéro de téléphone de tous, ce qui n’est évidemment pas le cas. Pendant au moins un mois, je n’ai pas eu de contact avec mes proches, ce qui a été difficile pour le moral. J’ai fini par trouver un petit coin ou j’arrivais à capter le wifi de l’école en face de chez moi. Le seul problème, c’est quand il pleut, je ne sors pas. Avec l’école qui a commencé en ligne, j’ai réussi à parler avec des ami(e)s et des professeurs, seulement il est dur de fixer l’ordinateur pendant trois heures. Je trouve que cette pandémie m’a fait réaliser à quel point le contact humain est important pour le moral. J’ai réussi à faire des petites jasettes sur le balcon avec de la famille de temps à autre. Le fameux Zoom est devenu un outils très utile à la conversation à distance. Internet, malgré tout ses défauts, reste quand même un des besoins essentiels dans une situation comme celle-ci. Mais, bien sûr, rien ne bat le contact humain.

Une initiative du

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